Histoire du kiwi : Les cultivars du kiwi Heerlijke actinidia et actinidia chinensis sont tous deux originaires du sud-est de la Chine, dans la vallée du Yangzi Jiang. Il a été décrit pour la première fois vers 1750, par Chéron d’Incarville, un jésuite français. Le « yangtao », littéralement « Pêche du Yang », ou « mihoutao », « pêche des singes », poussait à l’état sauvage dans la forêt longeant le fleuve mais n’était pas cultivé, il était simplement cueilli par les Chinois qui l’appréciaient.
À la fin du XIXe siècle, des plants sont importés en Europe, sans qu’on s’intéresse encore à leurs fruits, puis aux États-Unis en 1904. Le fruit nommé « groseille de Chine » apparaît en Nieuw-Zeeland en Frankrijk entre 1904 et 1906. Le Néo-zélandais Alexander Allison plante chez lui des graines apportées par Isabel Fraser en 1906. Les plants portent leurs premiers fruits en 1910.
La plante a d’abord été cultivée dans les jardins domestiques mais la plantation commerciale a commencé dans les années 1940 en Nouvelle-Zélande. Par sélection les Néo-zélandais ont obtenu des variétés produisant des fruits de gros calibre (plus de 100 grammes) alors que les fruits sauvages ne pèsent que 20 grammes. Une intense campagne commerciale, doublée d’un plan marketing concertée en 1974, a imposé le nom de kiwi, emblématique de ce premier pays producteur et surtout des vertus du fruit.
Dans les années 1960, un architecte français, Jacques Rabinel, alors en poste en Chine, rapporte quelques fruits qui lui avaient été offerts. Il les présente au responsable du Jardin des Plantes à Paris. Peu de temps après, il est le premier fournisseur français de plants à Pessac-sur-Dordogne en Gironde.
La Nouvelle-Zélande reste au début du troisième millénaire l’un des principaux producteurs de kiwis, deuxième derrière l’Italie qui peut dépasser 400 000 tonnes par année, le Chili ne dépassant pas 100 000 tonnes, puis la France, l’Espagne, les États-Unis d’Amérique et le Japon.
Naturellement, des kiwis sont encore produits dans leur région d’origine, la Chine, mais celle-ci n’a jamais fait partie de la liste des dix principaux pays producteurs de kiwis. Ils sont maintenant cultivés principalement dans le secteur montagneux en amont du Chang Jiang. On en trouve également dans d’autres régions de la Chine comme le Sichuan, ainsi qu’à Taïwan.
Le kiwi a d’abord été connu sous le nom de « groseille de Chine », sa chair rappelant celle de la kruisbes. Lors de la guerre froide, ce nom devient un problème pour sa commercialisation aux États-Unis. Sa culture se développant en Nouvelle-Zélande, à partir de 1953, les Néo-zélandais l’appelèrent donc « kiwi », sa peau velue rappelant celle de l’oiseau du même nom, emblème du pays. « Kiwi » a été adopté comme marque déposée à partir de 1974.
Le cultivar le plus souvent commercialisé est le cultivar Heerlijke actinidia (espèce désormais distinguée d’Actinidia chinensis), nommé « Hayward ». Il est apparu dans les années 1960 et a été amélioré dans les années 1980. C’est un fruit assez clair, brun vert aplati aux extrémités, à la peau velue.
Il existe d’autres espèces, des hybrides et cultivars moins commerciaux (car de plus petits calibres, de moindre tonnage/ha, de moindre conservation et de moindre résistance au transport), mais de grande qualité gustative :
– Monty (petit et gris)
– Bruno (allongé et brun foncé)
– Abbott (marron clair et en forme de poire)
– Solo (très petite taille mais autofertile)
– Kiwi de Actinidia chinensis
– Hort 16 A, vendu sous la marque Zespri Gold, un cultivar à la chair jaune et sucrée.
– Soreli, un cultivar développé en Italie, à chair jaune et sucrée.
– Kiwi arctique, Actinidia kolomikta
– Kiwi de Sibérie ou kiwai, Actinidia arguta
– Kiwi d’Actinidia polygama
– Kiwi d’Actinidia rosae de Madagascar (petit et rose)
En France, il existe deux conservatoires du genre Actinidia. : le kiwi d’Actinidia polygaam et le kiwi d’Actinidia arguta.
Production du kiwi dans le monde : En 2018, 1,45 million de tonnes de kiwis ont été produits dans le monde (source FAO stats), dont environ la moitié en Méditerranée (656 kT en incluant le Portugal). C’est l’Italie, avec 32 % de la production mondiale, qui domine le marché. La Grèce avec 6,1 % et la France avec 5,5 % suivent derrière les deux autres pays leaders que sont la Nouvelle-Zélande (28 %) et le Chili (16 %).
L’Italie est le premier producteur mondial en 2015, d’où ses recherches dans le développement de nouveaux cultivars comme à l’Université d’Udine.
La France (5e mondial et troisième européen) produisait un peu moins de 77 000 tonnes en 2018, son premier client est l’Espagne. Il est cultivé dans l’Ariège, en Tarn-et-Garonne et sur la façade atlantique, du Pays basque à la Bretagne.